vendredi 16 août 2013

SILENCE AUTOUR DU PROJET D'EXPLOITATION DU PETROLE DANS LE PARC DES VIRUNGA




Il est pour le moins surprenant de constater le silence assourdissant qui entoure la question sensible de l'exploitation par la société pétrolière Soco Internationale du pétrole dans le bloc 5 du rift albertin Est, dans le parc national des Virunga, au Nord-Kivu (RDC).

A ce jour, en effet, côté congolais, l'ICCN (Institut congolais de conservation de la nature) se bat seul, avec certes le faible appui de quelques ONG locales, contre ce projet. Côté international, des voix s'élèvent pour demander au gouvernement congolais d'abandonner ce projet funeste pas seulement pour l'écosystème, mais aussi pour les habitants de cette contrée, une des plus peuplées du pays et même d'Afrique avec 400 habitants au km2.

Mais, hélas ! qui ose parler de cette population qui semble d'ores et déjà sacrifiée sur l'autel des intérêts sordides d'un gouvernement soucieux avant tout de « remplir les caisses de l'Etat ». Mais, au profit de qui ? Suivez mon regard !

Le président congolais qui a signé depuis juin 2010 l'ordonnance accordant à Soco ce passe-droits inique, a-t-il seulement mesuré les conséquences désastreuses de la mise à exécution de ce projet pour les générations futures? A qui s'est-il référé pour prendre cette décision suicidaire pour l'avenir de ce parc, le plus ancien du Congo et même d'Afrique ?

Comme c'est toujours le cas dans ce pays, la presse locale fait l'impasse sur un sujet qui devrait préoccuper tous les professionnels des médias pour, à leur tour, mobiliser toutes les couches de la population congolaise. Jusqu'ici Radio Okapi semble être seule à s'exprimer sur le terrain médiatique.

Qu'on ne s'étonne pas dès lors que les élus congolais ne se sentent pas concernés par cette question qui ne met pas en cause leurs émoluments – au contraire ! - et qu'il n'y ait que quelques personnalités étrangères, dont la représentante spéciale adjointe du secrétaire général de l’Onu en RDC, Mme Leila Zerrougui, ainsi que le vice-président de la majorité présidentielle au parlement allemand, Dr Christian Ruck, qui s’évertuent à convaincre le gouvernement congolais de revenir sur sa décision.

On rappelle que l'exécution de ce projet fou concerne 60 % de la superficie de cette aire protégée.

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