Il est pour le moins surprenant de constater
le silence assourdissant qui entoure la question sensible de l'exploitation par
la société pétrolière Soco Internationale du pétrole dans le bloc 5 du rift
albertin Est, dans le parc national des Virunga, au Nord-Kivu (RDC).
A ce jour, en effet, côté congolais, l'ICCN
(Institut congolais de conservation de la nature) se bat seul, avec certes le
faible appui de quelques ONG locales, contre ce projet. Côté international,
des voix s'élèvent pour demander au gouvernement congolais d'abandonner ce
projet funeste pas seulement pour l'écosystème, mais aussi pour les habitants
de cette contrée, une des plus peuplées du pays et même d'Afrique avec 400
habitants au km2.
Mais, hélas ! qui ose parler de cette
population qui semble d'ores et déjà sacrifiée sur l'autel des intérêts
sordides d'un gouvernement soucieux avant tout de « remplir les caisses de
l'Etat ». Mais, au profit de qui ? Suivez mon regard !
Le président congolais qui a signé depuis
juin 2010 l'ordonnance accordant à Soco ce passe-droits inique, a-t-il
seulement mesuré les conséquences désastreuses de la mise à exécution de ce
projet pour les générations futures? A qui s'est-il référé pour prendre cette
décision suicidaire pour l'avenir de ce parc, le plus ancien du Congo et même
d'Afrique ?
Comme c'est toujours le cas dans ce pays, la
presse locale fait l'impasse sur un sujet qui devrait préoccuper tous les
professionnels des médias pour, à leur tour, mobiliser toutes les couches de la
population congolaise. Jusqu'ici Radio Okapi semble être seule à s'exprimer sur
le terrain médiatique.
Qu'on ne s'étonne pas dès lors que les élus
congolais ne se sentent pas concernés par cette question qui ne met pas en
cause leurs émoluments – au contraire ! - et qu'il n'y ait que quelques
personnalités étrangères, dont la représentante spéciale adjointe du secrétaire
général de l’Onu en RDC, Mme Leila Zerrougui, ainsi que le
vice-président de la majorité présidentielle au parlement allemand, Dr
Christian Ruck, qui s’évertuent à convaincre le gouvernement congolais de
revenir sur sa décision.
On rappelle que l'exécution de ce projet fou
concerne 60 % de la superficie de cette aire protégée.
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