Le Parc national des Virunga, 8.000 km2 (soit 1/3 de la superficie totale de la Belgique), déclaré depuis 1994 patrimoine mondial en péril, est désormais menacé de disparition. En effet, ce joyau environnemental de la RDC réputé à juste titre pour sa faune (gorilles des montagnes) et sa flore, est aujourd'hui l'objet de convoitises des sociétés pétrolières, notamment Total, ENI et surtout Soco International, cette dernière ayant décidé depuis peu de passer à la vitesse supérieure, c'est-à-dire l'exploration de ce site doté en plus d'importantes réserves en pétrole.
Les trois multinationales occidentales bénéficient depuis 2009, en effet, de permis d'exploitation couvrant 85 % de la superficie de ce parc. En dépit des protestations des ONG de défense de l'Environnement (Green Peace et WWF notamment), le gouvernement congolais, obnubilé par la perspective alléchante de royalties en dollars, fait la sourde oreille, préférant hypothéquer le développement durable de cette partie du Nord-Kivu dont la densité démographique est l'une des plus élevée d'Afrique avec plus de 400 habitants au km2.
Depuis le génocide rwandais en 1994, ce parc souffre constamment de toutes sortes d'activités qui mettent en danger sa survie : déboisement sauvage, massacre d'hippopotames par des bandes armées, braconnage de gorilles et d'éléphants. Et comme si cela ne suffisait pas, les passe-droits que vient d'accorder inconsidérément le gouvernement congolais à ces multinationales voraces, en violation de la loi congolaise interdisant toute exploration dans les Virunga, risquent tout simplement de précipiter la disparition à plus ou moins brève échéance de ce parc consacré depuis 1979 par l'Unesco patrimoine mondial de l'Humanité en raison de la richesse exceptionnelle de sa biodiversité.
Baptisé Parc Albert lors de sa création en 1925 par la Belgique, le Parc National des Virunga est le plus ancien parc de la RDC et même d'Afrique, rappelle-t-on.
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