Dans un discours de Mobutu, aujourd'hui
oublié comme presque tout ce qui concerne l'ancien président de l'ex-Zaïre, ce
dernier avait déclaré : « Qui sait si un jour on ne mesurera pas
le degré de civilisation d'un pays à sa capacité à protéger son
environnement ?» Propos génial et visionnaire!... Cependant, je vois déjà
d'ici des sourcils se froncer et de toutes parts fuser des questions du genre « mais
où veut-il en venir ? ».
Calmez-vous donc !...Certes, le tristement célèbre dictateur zaïrois avait en son temps tout fait pour mériter le silence méprisant qui couvre sa mémoire aujourd'hui. Pour autant, est-il si
paradoxal de se référer à l'ancien maréchal du Zaïre, à quelque titre que ce soit, lui qui,
trente ans durant, aura marqué de son empreinte le devenir de toute une nation?
Bien plus, malgré l'abondante ivraie semée par l'ancien président du Zaïre, ne relève-t-on pas (aussi) la présence, dans son palmarès, du bon
grain qu'il aura engrangé, notamment en contribuant à la lutte de libération de
certains pays du continent dont l'Afrique du Sud, ainsi que l'a reconnu Nelson
Mandela lui-même à sa sortie de prison? Nous pensons, quant à nous, que l'Histoire, qui est la mémoire des peuples, ne peut se
permettre de faire l'impasse sur les faits et gestes d'un tel homme .
C'est
dans cet ordre d'idées que, parlant de l'Environnement, le devoir d'honnêteté intellectuelle nous oblige
à rendre justice à l'ancien dirigeant zaïrois pour avoir été en son temps l'un
des pionniers de la lutte pour la défense et la protection de ce secteur
dans son pays et dans le monde.
En effet, en droite ligne du propos cité ci-haut, Mobutu a, sous son règne, multiplié par dix la superficie totale des parcs et autres réserves naturelles du Congo. Il a été parmi les tout premiers chefs d’État africains à doter son pays d'un ministère de l'Environnement chargé de concevoir et matérialiser la politique du Congo dans ce domaine et de défendre dans les forums internationaux le point de vue de ce pays en matière de protection de l'Environnement.
En effet, en droite ligne du propos cité ci-haut, Mobutu a, sous son règne, multiplié par dix la superficie totale des parcs et autres réserves naturelles du Congo. Il a été parmi les tout premiers chefs d’État africains à doter son pays d'un ministère de l'Environnement chargé de concevoir et matérialiser la politique du Congo dans ce domaine et de défendre dans les forums internationaux le point de vue de ce pays en matière de protection de l'Environnement.
En
fait, pourrait-on dire, il a fait, dans ce domaine, le minimum de ce qui devait
être fait à l'époque en faveur d'un pays doté d'un potentiel environnemental
aussi important. Ainsi, nous ne pouvons que nous féliciter d'avoir eu à la tête
du pays un président qui a compris à ce moment-là déjà cette vérité énoncée voici plusieurs siècles
par l'auteur latin Lucrèce, à savoir : « La vie n'est la propriété
de personne, mais l'usufruit de tous ».
Ainsi,
la République démocratique du Congo qui a le redoutable privilège d'abriter, au
propre comme au figuré, l'espérance de vie de toute la planète,
savoir : les deux tiers des forêts humides du continent, une biodiversité
quasi unique au monde et un réseau extrêmement dense de fleuves et de rivières,
ne peut se payer le luxe de mener, dans ce domaine vital, une politique
aventuriste ayant pour seul mobile la recherche du profit immédiat, au mépris
de l'éthique la plus élémentaire. A l'instar de son illustre prédécesseur, l'actuel président de la RDC se doit de prendre conscience des vrais
enjeux de ce secteur porteur il est vrai, afin d'agir en conséquence en toute
responsabilité.
Voilà
pourquoi nous dénonçons comme funeste, inopportun et donc à rejeter, le projet
de la société britannique Soco International de s’implanter, même avec la
bénédiction du président Joseph Kabila, dans le parc des Virunga, pour y
exploiter du pétrole, vouant ainsi à l'anéantissement ce site classé par
l'Unesco patrimoine de l'Humanité.
Nous
demandons aux hommes de bonne volonté de ce pays et dans le monde de se lever
pour barrer la route à ce projet suicidaire. Oui suicidaire ! Pas
seulement pour la population locale qui vit sur et de ce site, mais également
pour la communauté des hommes et des femmes - les générations futures comprises
- qui jouissent à travers le monde des bienfaits générés par l'équilibre des
écosystèmes congolais.
Il est certes vrai que les autorités congolaises ont la ferme volonté de faire de la RDC un pays émergent d'ici vingt ou trente ans. Mais, qu'on se le dise, l'émergence de la RDC ne pourra jamais se faire au détriment du bien-être des populations congolaises, présentes et à venir.
Il est certes vrai que les autorités congolaises ont la ferme volonté de faire de la RDC un pays émergent d'ici vingt ou trente ans. Mais, qu'on se le dise, l'émergence de la RDC ne pourra jamais se faire au détriment du bien-être des populations congolaises, présentes et à venir.
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